L'Affluent Oublié
Le 30/12/2024,
Participants : Arnaud, Thomas, Guillaume
Cela fait plusieurs fois que Thomas et moi discutons avec les historiques du club à propos de l'Affluent Oublié. On s’était dit qu’on ferait cette sortie en fin d’année. Arnaud propose la BAM, mais je lui propose l’Affluent Oublié, et bingo, il accepte – il adore les passages étroits, lui.
Le départ
Rendez-vous est donné à 7h30 à Nans-sous-Sainte-Anne. Cela me force à me lever tôt, mais pas le choix pour ce genre de sorties. Un café, un croissant, et on se change rapidement dans le froid : la voiture affiche -5°C. On décolle et on rentre par Baudin à 8h45.
Thomas innove en utilisant un skateboard en lieu et place du traditionnel ramping d'entrée. Lui et moi avons chacun un kit, tandis qu’Arnaud, fidèle à lui-même, adopte le mode «j'ai payé mes porteurs». Jusqu’à la plage, nous connaissons bien le chemin : le laminoir, le boyau du GSD, la vire, et enfin le collecteur. En une heure, nous sommes au pied de l’Affluent Oublié.
L'Affluent Oublié
Cet affluent du Verneau a été exploré au tournant des années 2000 par le GSD. Au fond de l'exploration se trouve une trousse à spit. Le gral pour Thomas qui se verra offrir un porte clé chauve souris GSD par Pierrot suite à un pari avec ce dernier ...si nous allons jusque là.
Le but du jour est de remonter le plus possible cet affluent. L'Affluent débute par une remontée sur corde de 9 mètres, suivie de quelques petites escalades. L’escalade de 11 mètres marque le début des hostilités. C’est le début de la Râpe. Inutile de la décrire, tout est dans le nom.
Arnaud a la bonne idée de prendre de la hauteur pendant que Thomas et moi rampons, rampons avec nos kits au fond du méandre. Une escalade de 10 mètres plus loin, nous atteignons le « Coinceur ». Ce méandre porte bien nom. Les kits sont compliqués à tirer. Nous décidons d'en abandonner un avant d’atteindre le siphon fossile.
Le siphon fossile, autrefois rempli d’eau, est aujourd’hui bien terreux. Je me lance dans une glissade à plat ventre à travers ce siphon. S'ensuit alors une conduite forcée et un méandre hasardeux (dixit Manu). J'aurai plutôt dit un méandre qui expose. Là pour le coup il y a de la place au dessus du méandre mais faut pas glisser, il y a même un puits borgne (P10 Vapatombé ) qui nous barre la route. S'ensuit alors le second siphon fossile, la cascade LOJAI, comprenez l'eau jaillit. Belle cascade et belle salle au passage. Bon OK il manque un main courante au dessus mais nous ne tenons pas rigueur aux explorateurs qui tapaient les spits à la main. Nous arrivons alors à la rivière méandrillante.
L'esprit des kits et l'entraide sont primordiales dans ce méandre aussi long qu'un P60 sur une corde de 12 mm. Il faut constamment monter ou descendre pour passer au seul endroit possible. Thomas se coince même le casque, c'est dire l'étroitesse des lieux. Ce méandre est de toute blancheur car parsemé de calcite. Nous poursuivons et nous montons l'escalade de 7m. Nous continuons en grimpant en libre un passage qui expose à peine, continuons mais au fond ça cut. Arnaud aperçois la sangle, c'est signe qu'il faut monter. Mais ça coince au niveau de l'entrejambe, le croll ? Non, les bijoux de famille plutôt. On se dit que nous ne sommes plus très loin. Le rasoir coupera court à nos idées et nous ramènera à notre réalité. Ça accroche et bien en plus !
Au fond une cascade non grimpée, les explorateurs on préféré escalader un passage à droite. Nous suivons leurs cordes et tombons sur une massette, la fin est proche. Ce méandre hors topo nous donne du fil à retorde, Thomas se trouve bloquée par une coulée de calcite et Arnaud ne fait que de râler pour sa combis qui part en lambeau, la mienne rend l'âme gentiment également. Arrêt sur calcite, il faut rebrousser chemin afin de trouver un passage en hauteur dans ce méandre. Arnaud le trouve et j'arrive difficilement à me faufiler, ça frotte mais ça passe. J'avance et aux détours d'un virage j'aperçois une corde et la trousse à spits.
Bingo, la légende était vraie, une trousse à spits laissée sur place depuis plus de 20 ans nous attendaient. Nous la déballons puis allons voir la suite. Le méandre dans un virage à 180 ° est totalement comblé par une coulée de calcite. En hauteur une escalade aurait permis d'explorer la suite. Oui mais voilà celà fait 6h que nous crapahutons tant que bien que mal dans cet affluent. Pour réaliser une telle escalade il faut compter une sortie d'un quinzaine d'heure grand minimum. Mouloud relate une sortie de 14h, rien d'étonnant quand on voit la difficulté de certains passages. Nous prenons quelques photos et chargeons la massette et la trousse à spit. La corde restera sur place, sait on jamais des fois qu'on vienne y faire une escalade...pour ça faudrait déjà réaménager quelques passages.
Le retour
Le retour sera un plus aisé. La massette passera malencontreusement à travers le kit qui n'en peux plus de frotter et s'ouvre franchement. Thomas en profitera pour casser quelques lames biens chiantes avec le marteau. Le kit m'épuise franchement et je décide de la passer à Thomas. Retour au second kit laissé au siphon n°1. Nous mangeons, il est 17h30, nous profitons de la place avant le coinceur puis la Râpe. Arnaud cavale dans le méandre puis à la bonne idée de se coincer en tête de puits à la fin du coinceur. Faut dire qu'on lui a filé un kit. Avec Thomas, nous n'arrivions pas à suivre, nos kits nous entraînaient inlassablement vers le fond. La Râpe, dernières reproches à l'Affluent. Enfin ça redevient large, le collecteur est alors une autoroute. Nous continuons tranquillement vers la sortie. Peu avant la vire je me cogne les tibias en glissant dans l'eau. S'en ai trop, je râle un coup. Sur la vire et dans les puits c'est compliqué pour moi, l'impression de ne plus avoir de jambes. Dans le laminoir, Thomas récupère son skateboard.
La sortie
Finalement nous sortons sans encombre à 20h30 dans un froid glacial. La température négative sur le chemin du retour est une épreuve de plus dans notre sortie du jour. Nous nous changeons rapidement avant de finir congelé dans nos combis, le thermomètre affiche -3°C. Nous partageons une bière. Thomas explique qu'il veut réaménager certains passages, je lui explique que je dois filer et que mon lit m'attend.
Une sortie plus que physique avec une équipe au top.
Faudra revenir...
TPST : 12h
Comments