Rapport d'expé en Crête 2010
Cette expédition inter-club est organisée cette année par les :
– Groupe spéléologique du Doubs
– Groupe spéléologique Catamaran
tous deux affiliés a la Fédération Française de Spéléologie. L'expédition s'est déroulée du 30 juillet au 22 août 2010 sur l'ile de Crête en Grèce. Cela fait depuis les années 90 que des expéditions spéléologiques ont lieu dans cette région.
6 personnes issues des clubs suivants ont participé à cette expédition :
– GS la Roche,
– GS Catamaran,
– GS Doubs,
– GSHL de la Martinique.
Parrainée par la Fédération Française de spéléologie par le biais de sa commission CREI, cette expédition a pu avoir lieu avec l'aide de partenaires privés, du CDS 25, des membres de l'expédition ainsi que du G.S Doubs et du G.S Catamaran.
L'objectif de l'expédition en 2010 était la prospection dans une zone vierge des Levka Ori au sud de l'île. Nous y accédons par « hora sfakion » cité balnéaire très prisée des touristes visitant les gorges de la Samaria. Pour les habitués des précédentes expéditions, c'est une première de ce côté-ci de la mer de Libye car nous avions l'habitude de commencer depuis le village de « Mélidonie » et d'élire domicile dans une petite grotte spacieuse a l'abri de la chaleur !
Nous savions par avance que nous serions moins bien installés mais nous avons su anticiper les problèmes liés a la chaleur. Sur la zone tout restait a faire et à découvrir même si quelques cavités ont été visitées lors d'autres expéditions (Anglaises , Roumaines, Grecques).
Plusieurs gouffres intéressants motiveraient d'autres expéditions et les collègues grecs nous ont dors et déjà invité a prendre part a leurs travaux...
Présentation générale
La Crète est la plus grande île de Grèce et la cinquième plus grande île en Méditerranée. Sa superficie est d'environ 8 300 km². L'île, de forme allongée, est longue d'est en ouest de 260 km alors que sa largeur varie de 12 à 57 km.
La côte dépasse les 1 000 km de long et présente aussi bien des plages de sable qu'un littoral rocheux. Les montagnes élevées sont caractéristiques du paysage Crétois. Elles forment trois massifs montagneux, chacun
d'entre eux ayant sa propre «personnalité». Entre ces chaînes de montagnes s'étendent des zones semi-montagneuses qui recouvrent la plus grande partie de l'île. On trouve également quelques plaines en basse altitude ainsi que des haut-plateaux. La Crète a environ 600 000 habitants dont environ un tiers vivent dans les villes d'Heraklion, de La Chanée (Chania) et de Rethymnon. Dans le reste de l'île, la population est clairsemée. On y trouve de larges zones fréquentées uniquement par des bergers. La crête a 4 départements (Nomos) : La Chanée,
Réthymnon, Héraclion et le Lassithi. Leurs chefs-lieux respectifs sont la Chanée (60 000 habitants) , Réthymnon (24000 habitants) , Héraklion (120000 habitants), et Agios Nicolaos (7 000 habitants). Pour les visiteurs , la division de la crête en 3 régions est plus pratique : la Crête occidentale, la Crête centrale et la Crête orientale. Celles-ci présentent des caractéristiques assez différentes.
Les meilleures saisons pour venir en Crète sont le Printemps et l'Automne. Les températures sont agréables et l'eau de la mer est suffisamment chaude pour s'y baigner. L'été est très chaud et sec; quant a l'hiver il est pluvieux, venteux et froid.
La Crète Orientale
L'est est de loin la partie la plus aride de l'île bien que de nombreux oliviers y soient plantés. Cette partie possède un massif montagneux très sauvage, « Thripti » qui n'atteint que 1 500 m. La région aux alentours de la ville d'Agios Nicolaos et la baie de Mirabella est devenue un point touristique mais le reste de la région est encore peu développé en comparaison à de nombreux autres endroits de Crète.
La Crète Centrale
Les visiteurs de la Crète arrivent en grande partie à la capitale Héraklion. Cette grande ville est essentiellement un important centre économique. Les collines de l'arrière pays sont réputées pour leurs nombreux vignobles. La grande importance archéologique de la région n'est pas uniquement fondée sur le palais Minoen de Knossos. Toute la région est dominée par les montagnes Ida et Dikti (sur la partie est). Au sud, une des zones les plus fertiles de Crète : la plaine de la Messara est devenue un important centre de production agricole. La Crète centrale (essentiellement la côte nord) est de loin le centre touristique le plus important de Crète et représente plus de la moitié des infrastructures touristiques de l'île.
La Crète Occidentale
La partie ouest, la plus verte et la plus montagneuse abrite les majestueuses Montagnes blanches, ou « Lefka Ori » qui dominent le paysage et culminent à près de 2 500 m. Au sud, les versants abrupts plongeant dans la mer de Lybie sont entaillés par de nombreuses gorges profondes dont la plus renommée est celle de la « Samaria ».
Au nord, des zones vallonnées et quelques plaines côtières présentent un sol fertile pour les productions agricoles, essentiellement des oliviers et des agrumes. Sur la côte nord les belles plages sont nombreuses.
Distribution géographique des hauts massifs Crètois.
La crète possède trois massifs montagneux (formés à près de 70 % de calcaires) dépassant les 2 000 m d'altitude :
– Les Lefka Ori ou montagnes blanches, à l'Ouest
– L'Ida ou psilotiris, au centre
– Le massif de Dhikti, à l'Est
Le massif des Levka Ori
Situé à l'Ouest de l'île, il constitue un ensemble montagneux de 30 km par 20. La côte sud très escarpée tombe directement dans la mer de Lybie tandis que la partie nord-ouest descend progressivement en gradins vers la plaine de Chania. Ce massif est coupé de nombreux canyons comme le Pharangi de Samaria, hauts lieux touristiques de Crète. Les parties élevées des Levka Ori sont essentiellement constituées de très puissantes formations calcaires et dolomitiques de la é série de Trypali (plus de 1 000 m) et du Plattenkalk.
L'eau tombant sur les plateaux ressort par de grosses résurgences situées à la péripherie des massifs ou parfois sous le niveau de la mer (Almyros d'Eraklion, résurgence de Gazi 8 m3 / s). Plusieurs études ont montré qu'il n'y avait pas de rétention d'eau à l'intérieur du massif. Les résurgences débitent des quantités importantes d'eau peu de temps après les précipitations. Sur la côte nord, de l'est de réthymnon à Sitia, il tombe plus de 1 000 mm d'eau annuellement.
Expédition « Lefka 2010 »
Pays : Grèce
Région / Massif : Crète / Lefka ori
Clubs : GS Doubs / GS Catamaran
Responsable : Mouloud Koob, 20 Rue Maréchal de Lattre de Tassigny, 25800 Valdahon, France
Participants : Léon Bonvalot, Gilles Bertin-Mourot, Yoann Girardot, Mouloud Koob, Pierre
Bourgoin, Thierry Mongès.
Dates : 30 Juillet au 22 Août 2010.
Après le voyage d’acheminement du matériel via la suisse et l’Italie nous arrivons le lundi 2 Août à Chania. Notre principale préoccupation est de pouvoir stocker notre matériel de camp et les affaires personnelles afin de trier puis conditionner notre lot de matériel qui montera au camp.
Cette année tout partira de Vrissès lieu d’hébergement. Nous allons voir directement notre ami « pita boy » qui nous indiquera sa propriété et qui nous prêtera pour toute la durée du camp son garage. Cette année et contrairement aux précédentes nous n’élirons pas domicile dans la grotte située non loin du village de Mélidoni. C’est a L’Ouest de l’île que nous nous dirigeons en bordure de la mer de Libye, depuis Hora staffions village étape des gorges de Samaria puis Anopoli d’où part la piste de 18km.
Pas de marche d’approche car ce parcours nous mène directement sur les hauts plateau (2 000 m). A notre arrivée nous constatons que nos amis grecs sont a pied d’oeuvre dans une cavité prometteuse a – 460 m arrêt sur méandre a élargir (ils nous y inviteront par 2 fois).
Notre campement sous tente n’échappe pas a la chaleur contrairement a un abri sous roche ! C’est à 1h15 de marche depuis le camp que nous pointerons une soixantaine de cavités minutieusement inventoriées et transmises au responsable spéléo local (Costas). Prospection systématique sur plus de 10 km a la ronde. La profondeur des cavités explorées se situe entre - 5 et - 128 m avec entre autre un beau P105 (gouffre 501) découvert. Cette cavité très intéressante serait a reprendre afin d’élargir la suite d'où provient un courant d’air. Dans un autre gouffre (513) un courant d’air important au sommet d’un méandre laisse présager une suite indiscutable (grosse résonance). Le gouffre repris par les grecs semble le plus motivant : en effet un courant d’air aspirant laisse espérer une jonction avec le gouffre du Lion (- 1110 m exploré en 2008). A plusieurs reprises nous rendons visite a nos amis grecs distants de 1 km de notre campement afin de leur montrer nos résultats et que nous nous mettions d’accord sur les zones a prospecter car le coin est fréquenté par des Roumains, Polonais, Anglais, etc. Ils nous ont d’ailleurs invités dans les années a venir a participer aux explorations. Au terme du camp qui a coïncidé avec leur départ, ils nous ont invité au restaurant du village en contrebas, clôture de l’expédition.